Spectacle de Théo Askolovitch, produit par la Compagnie Saiyan (93), vu le 1er décembre 2025 au Théâtre de la Bastille (Paris 75)
- Texte et mise en scène : Théo Askolovitch
- Jeu : Théo Askolovitch, Marilou Aussilloux et Serge Avédikian
- Genre : Théâtre contemporain
- Public : Tout public
- Durée : 1h10
Dans ce deuxième volet, Théo Askolovitch poursuit son exploration autobiographique, cette fois autour du deuil de sa mère, disparue alors qu’il était adolescent.
Au plateau, Théo Askolovitch joue son propre rôle. Il raconte, très simplement, comment le décès de sa mère est survenu, de manière tout à fait brutale. Au plateau, deux comédiens jouent sa sœur et son père. L’adresse est directe, franche, le quatrième mur aboli. Nous assistons, au présent, aux tentatives des membres de la famille de mettre des mots sur l’événement qui a bouleversé leur vie et sur ce qu’ils ont traversé ensuite.
Par des allers-retours très fluides entre passé et présent, les trois acteurs rejouent certaines scènes qui ont suivi la perte. L’écriture du discours pour l’enterrement, la shiva – tradition funéraire juive – mais également la reconstruction de chacun : l’accueil de la nouvelle compagne de son père, l’arrivée du demi-frère puis du neveu. Tous les trois, au présent, éprouvent le besoin de parler, de dénouer. Comment l’ont-ils tous vécu, ce deuil ? Que regrettent-ils ? Comment tiennent-ils ?
Si la pièce déborde de tristesse et de douleur, elle irradie également de joie et de tendresse. Elle raconte comment la sœur, le père et le frère ont du faire équipe pour traverser cette épreuve. Comment les trois n’ont jamais cessé de rendre hommage à la femme disparue. Les disputes trouvent des résolutions, les regrets se transforment en pardon et l’amour inonde la scène. La scénographie, très épurée, trace comme une page blanche sur la scène sur laquelle sont projetées, avec élégance et parcimonie, quelques phrases marquantes de la mère. Ses mots résonnent partout et l’hommage y est magnifique.
Anne-Charlotte Mesnier