Spectacle par la Compagnie des Fossoyeurs (69), vu au Théâtre de L’Observance (84), le 26 juillet 2025 dans le cadre du Festival OFF d’Avignon.
- Texte : Camille Jaunin
- Mise en scène : Camille Jaunin
- Jeu : Camille Jaunin, Maxence Kowalyk, Marine Landon, Charlie Narcy et Léa Narcy
- Lumières : Cloé Larue
- Genre : Comédie
- Public : Tout public à partir de 10 ans, attention avertissements : Présence d’armes à feu / armes blanches
- Durée : 1h15
Le spectateur entre dans une ambiance et un décor sombres, presque lugubres. C’est le décor légèrement désordonné d’une distillerie. Mais que va-t-il se passer dans cette distillerie ?
L’histoire se déroule dans la distillerie. Le patron, son associée et leur apprentie tentent tant bien que mal de faire vivre leur affaire en créant un breuvage qui sorte de l’ordinaire, mais personne n’en veut. La solution est alors de trafiquer le whisky.
La pègre intègre la combine en mettant la pression au propriétaire, mais il y a un hic !
Le whisky est bien distribué dans les bars de la ville, le tour de passe passe fonctionne plutôt bien, la machine est bien rodée et soudain les consommateurs de ce breuvage commencent à tomber comme des mouches, raides morts.
Cela attire un peu trop l’attention des autorités, qui mandatent un inspecteur dont la mission sera de trouver l’origine de ces morts suspectes et, forcément, il va mettre son nez dans les affaires de la distillerie. Malgré les efforts des deux associés, de l’apprentie et du chef de la mafia, il va finir par découvrir le pot aux roses. Cette situation va pousser les protagonistes dans leurs retranchements et va les mener à des situations extrêmes.
Comment vont-ils se sortir de ces situations ? La distillerie va-t-elle survivre à cela ?
On pourrait s’attendre à un “ simple” thriller sur fond d’ambiance de mafia, mais cette pièce est plus profonde que cela. Elle s’attaque à un sujet important, celui de la dépression et elle a été écrite durant une période compliquée pour toute la planète. Le choix du sujet est ambitieux et courageux, et il est traité de façon intelligente, sans peser sur le spectateur, avec des pointes d’humour, ce qui permet de s’attacher aux personnages et de s’inquiéter de leur devenir. Les trois personnages qui tiennent la distillerie intègrent trois niveaux différents sur le plan émotionnel. Le patron est quasiment au bord du gouffre, ce qui fait qu’il n’a plus forcément le recul nécessaire pour prendre les décisions qui s’imposent. L’associée qui fait son possible pour tenir le commerce à flot, mais seule cela devient compliqué. Elle doit, elle aussi, faire face à ses propres démons. Il reste la jeune apprentie, pleine d’enthousiasme, qui finit par connaître la désillusion et va faire face à ses responsabilités d’adulte.
Les comédiens jouent très bien, on passe un très bon moment. Cette compagnie mérite d’être mieux connue.
Virginie Lamoureux-Ludovico