Un spectacle produit par Le Cirque Inextremiste (85), vu au Cirque électrique (75) le 29 octobre 2025.
- Ecriture, mise en scène : Création collective
- Interprète : Yann Ecauvre
- Régie lumière : Jacques-Benoît Dardant
- Régie vidéo : Olivier Coucke
- Régie son : Bastien Roussel
- Genre : Expérience collective spectaculaire
- Public : Tout public à partir de 8 ans
- Durée : 1H15
Il est bon, parfois, de suivre la programmation suggérée par VivantMag. C’est dans ce cadre que j’ai découvert « Warning ». Le spectacle se jouant au Cirque Electrique, un lieu que j’affectionne particulièrement, il n’y avait pas à hésiter. « Warning » est totalement atypique et ce n’est pas simple d’en rendre compte tant il fonctionne sur la surprise.
« Warning » est moins un spectacle qu’une expérience immersive menée tambour battant par le Monsieur Loyal, Yann Ecauvre. Elle s’apparente à l’expérience de Milgram ou du jeu de la mort. Pour ceux qui ignoreraient ces références, disons que le spectacle consiste à interroger nos peurs, nos limites, nos prises de risques, le tout sous le regard et les émotions diverses d’une salle.
Le spectacle se construit selon un protocole qui se décline en cinq parties. Le début est un avertissement. Dès l’entrée en salle, Yann Ecauvre, assis sur les gradins à jardin, entonne une litanie de phobies tandis que les spectateurs s’installent. Puis il interroge le public sur ses attendus – j’avoue que je pensais voir du cirque -, met en garde sur ce qui va suivre et nous invite, une fois consentants, à respecter une sorte de contrat moral. Vient ensuite la séquence du choix des participants aux expériences, plus ou moins sur le mode du volontariat. De ce choix dépend le bon déroulé du spectacle, et il faut reconnaître, à postériori, que Yann Ecauvre a l’œil et la sensibilité pour élire qui de droit. La partie centrale réside dans les expériences ; celle des pétards et celle de l’échelle. Il s’agit, pour les cobayes de circonstance, de relever des défis avec ces deux accessoires, de faire confiance à l’autre – ou pas ; d’aller plus haut et plus fort – ou pas. Les prestations sont filmées et retransmises en direct sur l’écran qui clôt, de face, la piste. A chaque étape du processus, l’une des intervenantes pose une question à celui ou celle en situation expérimentale. La question est évidemment en rapport avec ce qui se joue et c’est diablement cocasse. La métaphore de l’échelle sociale est truculente. Un perchiste capture la réponse et, ma foi, il y a eu de belles trouvailles. La phase empirique terminée, la salle débriefe, de façon parfois houleuse. La conclusion, très politique, se déroule en éclairage théâtral et en musique.
Le nombre des participants est variable mais on compte, outre Yann Escoures, un pompier et trois régisseurs. Le dispositif scénique se réduit à ce qui a déjà été mentionné. On pourrait trouver quelques longueurs, voir un manque de rythme, mais c’est au final essentiel à la cause.
« Warning » est quelque peu déconcertant. Ce n’est pas le spectacle que je pensais voir. Mais force est de constater, qu’en son genre, « Warning » est tout à fait réussi.
Catherine Wolff