Spectacle de la compagnie DTM 9.4 (93), vu le jeudi l0 juillet au Théâtre 11 à 16h20, dans le cadre du Festival d’Avignon 2025.
- Mise en scène : Marie Mahé
- Avec : Déborah Dozoul, Capucine Gourmelon, Akrem Hamdi, Sofia Harmoumi, Megane Ferrat
- Lumières : Edita Biscaro
- Scéographie : Isabelle Simon
- Durée : 1h15
- Public : Tout Public (à partir de 10 ans)
Qu’est-ce que ça veut dire, être viril.e ?
C’est avec une vérité touchante que Justine, Capucine, Sofia, Mégane et Akrem se questionnent sur la masculinité et la féminité. A travers ces cinq personnages hauts en couleurs, les comédiennes nous offrent tout autant d’expression de masculinité et de féminité. Elles sont pourtant toutes « justes », puisque c’est simplement ce qu’elles sont. Pourquoi est-on l’un ou autre ? Comment le devient-on ? Qu’est-ce qui fait que nous recherchons une affiliation à l’un ou à l’autre ? D’où est-ce que ça vient ?
Certaines se servent de la virilité comme d’une armure, d’une protection. D’autres décident d’embrasser leur féminité, pour la revendiquer avec fierté. D’autres, encore, se sentent confortables dans les deux et décident de l’exprimer à leur manière. Viril(e.s) est une magnifique fresque de la diversité dans l’expression de genre.
Décortiquer la virilité amène généralement à se poser des questions sur ses répercussions sociales, ses racines. Qu’est-ce qu’elle implique lorsqu’elle se manifeste dans des contextes où la sensibilité et la vulnérabilité sont considérées comme des faiblesses ?
La force de ce spectacle, c’est aussi la multitude de voix portées par ces personnages si différents. C’est d’ailleurs ainsi que s’est construit le spectacle, sur de nombreuses interviews réalisées par la metteuse en scène, Marie Mahé, afin de recueillir des témoignages sur le sujet. Le spectacle prend ainsi une dimension bien plus réelle, presque documentaire, bien qu’il soit mélangé à la fiction. Ces interviews montrent que la nécessité d’être vu, reconnu, aimé, est un ressenti humain qui nous traverse tous. C’est autour de se besoin que l’on se construit.
Sur scène, les comédiennes nous partagent une énergie impressionnante. Les spectateurs sont pendus à leurs lèvres, et on a qu’une envie ; c’est d’entendre leurs histoires. Toutes touchantes dans leur sincérité et leur vulnérabilité, le public les écoute partager leurs peines et leurs joies. On dit avec elles, et on pleure aussi.
On a envie de leur crier que nous, on les voit, on les entend, et on les reconnaît telles quelles sont. La manière dont elles décident de se présenter, d’embrasser leur féminité et leur virilité, est forcément la bonne, puisque c’est celle qu’elles ont choisie.
Marceline WEGROWE