Un moment avec Carlos Martinez

Note 3 étoiles

Spectacle de Carlos Martinez Alvarez (Espagne) vu le 28/11/2025 à 20h30 au Théâtre La Nouvelle Étincelle (Avignon)

  • Auteur/ mise en scène : Carlos Martinez Alvarez
  • Mime : Carlos Martinez Alvarez
  • Type de public : Tout public
  • Genre : Mime
  • Durée : 1H25
  • Traducteur : José Moya

 

Sur la scène : aucun décor, pas la moindre présence d’un objet. Le parquet brut et la présence attentive du public donnent le parfum qu’il est donné de souligner avant le début de la représentation.  C’est sur une note d’introduction que le mime est présenté par son traducteur ; une manière de faire connaissance avec l’artiste, de connaître son parcours et ses voyages qui l’amènent jusqu’à l’Inde. Quelques secondes encore et Carlos, le mime nous apparaît, tenue sobre, visage non maquillé, juste sa présence qui est là pour nous raconter des histoires.

Quel silence savoureux ! Le fait qu’il n’y a que la présence humaine de Carlos sur scène, ça me pousse en tant que spectateur à être deux fois plus attentif. Le mime est là pour capter le public, pour l’amener avec lui à travers son corps, l’espace et ses gestes qui créent le sens. Il a son propre langage mais il est universel quand les éclats de rire chantent dans la salle. Nous sommes alors tous des enfants.

La représentation est coupée en différents épisodes. Quand une pièce est terminée, le traducteur revient sur scène pour traduire les mots en espagnol de Carlos. C’est dans ces moments qu’on en apprend davantage sur les valeurs de son mime, il nous partage ses outils et nous sommes aussi invités à faire du mime à travers quelques exercices pratiques. Il m’est donné alors à comprendre que Carlos en a fait du chemin depuis ses débuts dans cette pratique et dans cette soirée privilégiée avec lui, il me délivre son art à cœur ouvert selon la vision qui l’en a. Pour lui le mime n’est pas démodé, il a sa place et il le démontre depuis plus de 40 ans de carrière.

Pour en connaître davantage sur la pratique du mime, j’ai poussé ma curiosité un peu plus loin et le lendemain j’étais prêt pour son stage. Quatre heures de bonne humeur et de nombreux outils qu’il a partagés à tous les courageux qui se sont lancés dans cette aventure. J’en ressors grandi avec une approche du mime plus joyeuse que mes derniers souvenirs d’école où il faut se dépêcher pour faire deviner un métier ou un sport à son équipe dans le contexte d’un jeu de compétition. Là, je comprends qu’il ne faut pas se précipiter et que si tu veux être compris et avancer dans le mime, il faut aller doucement.

Le mime avec Carlos, c’est entrer dans son parcours de vie à travers la vie qui fait son chemin, je pense à «El reloj » décrit comme le plus philosophique et qui m’a touché, c’est comprendre son évolution scénique à travers son fils qui ne reconnaît pas son papa quand il se prépare dans sa loge, et toucher à un art universel qui touche toute les classes qu’elle est un titre honorifique, une pièce comme «La piedra » saura la faire rire ou un simple papillon donnera des ailes à tout enfant qui écoute le récit en Inde.

Plus que du mime, c’est un voyage dans le temps et à des centaines de kilomètres d’Avignon, mais tellement connecté à notre époque, qui a besoin de ralentir le rythme.

 

Yann STÖHR

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