Spectacle de la compagnie In Extremis (59) vu le 18 juillet à 18h00 à la Scierie dans le cadre du festival Off d’Avignon – du 5 au 26 juillet, relâche les mardi.
- Texte : Virginie Despentes
- Mise en scène : Anne Conti
- Comédiens : Anne Conti
- Musiciens : Rémy Chatton et Vincent Le Noan
- Genre : Théâtre contemporain
- Type de public : Tout public à partir de 15 ans
- Durée : 1h00
Salle comble dans le grand hangar de la Scierie. Un couple d’ami.e.s m’a parlé de ce spectacle « coup de poing » et je voulais me faire mon avis, d’autant que je suis fan de Virginie Despentes et de sa langue bien pendue…
Le plateau est baigné d’une lumière qui vient face au public, et nous plonge dans un brouillard scénique éblouissant avant que les deux musiciens sur scène (guitare / violoncelle – percussion ) nous ouvrent avec vacarme les portes de la tête de Virginie Despentes.
Car c’est de son texte qu’il s’agit, de ses mots et de sa vision, de son état et de celui du monde. Sa voix nous parle clairement : « elle a la tête pleine de flics qui font de l’auto-contrôle » et elle zigzague entre les affres de la vie, nous rappelle le constat que nous connaissons tous (non, pas tous…), sur le colonialisme, le patriarcat, le capitalisme et sur tout ce qui en découle, bien sûr, mais elle nous parle à chacun de nous, en tant qu’êtres humains responsables. À l’image de « cher Connard » (paru en 2022), où je pensais prendre un bon poing dans la gueule, mais où avec l’âge (c’est elle qui le dit, vous pensez bien, je ne me serais pas permis), elle ne cherche plus forcément le combat, mais plutôt la douceur et la bienveillance. Et ce texte est dans cette veine.
Et pour porter ce texte dense, pour changer de narration collective, pour soulager les culpabilités toxiques, Anne Conti a choisi une mise en scène un peu punk où musique et texte se mêlent, où le décor décomposé se recompose pour offrir des images fortes et où les deux musiciens jouent avec la voix de Anne Conti / Virginie Despentes, pour construire de l’espoir et de la poésie sur ce champs de bataille.
Je trouve que ce spectacle fait partie des « nouveaux récits » qui me semblent indispensables pour sortir de ce merdier !
Eric jalabert