Phoenix

Note 3 étoiles

©Kalimba

Spectacle de la Compagnie Marzouk Machine (26), vu le 03/10/25 à 18h30, à la POP d’Arles (13), dans le cadre du Festival Artivisme !, du 2 au 5/10/25 en Camargue. 

  • Création collective dirigée par Sarah Daugas Marzouk 
  • Écriture et mise en scène : Sarah Daugas Marzouk
  • Avec : Brice Lagenèbre, Anaïs Petitjean, Marlène Serluppus et Pierre-Damien Traverso
  • Type de public : Tout public à partir de 10 ans
  • Genre : Théâtre de rue, théâtre forum
  • Durée : 1h15

 

Le projet Phoenix, construction d’un centre commercial hyper connecté, s’impose aux habitants de la région. Malgré une communication en bon et dû forme, les promoteurs vont devoir faire face aux réactions des citoyens.

Eva va hériter d’une partie de la propriété de son grand-père, mais celle-ci est convoitée par les promoteurs du projet Phoenix. Le second futur propriétaire serait prêt à revendre ses parts pour la construction du centre commercial, ce qui perturbe fortement l’aïeul. Le chantier sera de taille, les habitants seront délogés, l’environnement naturel dévasté. Mais au-delà de l’investissement des lieux, il est prévu que le centre commercial soit hyper connecté, ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, géré par l’intelligence artificielle, équipé de reconnaissance faciale, les visiteurs seront filmés « pour leur  sécurité » et leur consommation enregistrée, analysée, quantifiée. Ainsi, ils seront détectés comme de « bons » ou « mauvais » citoyens. L’enjeu est donc d’espérer une lutte contre le géant financier. Une personne seule ne ferait pas le poids, l’implication de la population est indispensable. Politique oblige et en bon commercial attentif envers ses futurs clients, l’ingénieur du projet propose à la population une concertation citoyenne farcie d’hypocrisie. Réussira-t-il à convaincre les habitants de devenir de parfaits moutons abrutis par les loisirs éphémères ?

La compagnie de spectacle de rue nous propose un temps de questionnement sur la notion de liberté, de respect et protection de l’environnement, de démocratie et des limites de l’utilisation de l’IA. Le contexte est amené progressivement, au travers de la fiction on sent parfaitement le sujet s’installer. Bien que dramatique et absolument sérieux, le sujet est abordé de manière humoristique, bienveillante et légère. Dans la première partie, le public est spectateur de scènes de théâtre puis, dans un second temps, la compagnie ouvre le débat, questionne le public, le rendant acteur lors d’une séance de théâtre forum. L’objectif est de donner la parole à chacun, ou ne serait-ce que donner envie de se positionner, se sentir libre et légitime de donner son avis sur des sujets communs, à différentes échelles (individuelle, familiale, sociétale…).

L’approche de la problématique est habilement mise en scène, les comédiens excellents, le texte pertinent et drôle. On ri beaucoup, même si en repensant au sujet traité, on ri un peu jaune.

Le spectacle que j’ai vu est une sortie de résidence. Il est dynamique et de formes variées, on ne voit pas le temps passer, il est en cours de création et a pour projet de s’étoffer pour atteindre 3h de représentation avec entracte. Il se joue en extérieur uniquement.

 

Rachel Ferrier Savarin

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