Spectacle de la compagnie Les Chevals de Trois (BE), vu le jeudi l0 juillet au Théâtre Episcène à 14h28, dans le cadre du Festival d’Avignon 2025. (relâche le lundi)
- De : Mathieu Laviolette, Dimitri Lepage
- Mise en scène : Jérôme Jacob-Paquay
- Avec : Mathieu Laviolette, Dimitri Lepage
- Chorérapgie : Virginie Benoist
- Décoration : Anne-Frédérique Bailly
- Composition : Agathe Lavaral
- Genre : Théâtre contemporain
- Durée : 1h15
- Public : Tout Public (à partir de 15 ans)
Cela aussi passera…
La fin du monde est proche. Elle est même déjà là. Ils ne sont plus que deux. Ils se font face, ils savent qu’à la fin, un seul des deux aura une chance de survivre. Mais avant la fin, ils décident de se raconter une histoire, la dernière histoire de l’humanité.
Leurs histoires personnelles font tristement écho à celle du monde. Les échecs se ressemblent, les failles sont les mêmes. L’histoire se répète, alors qu’on aurait pu le voir venir. C’est toute l’histoire humaine qui est décortiquée ici avec une sincérité puissante.
Sur scène, un décor éclectique attire le regard. On est projetés à l’intérieur de ce qui semble être un bunker, une pièce post-apocalyptique qui rajoute au sentiment omniprésent de fin du monde. Les comédiens arpentent le plateau, le transformant en d’autres lieux au gré de leurs souvenirs.
Les insertions musicales rythment la pièce. Les comédiens se mettent à danser, et il est alors impossible de détourner les yeux de ces magnifiques dansent macabres. C’est autant avec leurs esprits, qu’avec leurs corps, que ces deux personnages atypiques s’expriment et célèbrent une vie à laquelle ils veulent s’accrocher. Une vie qu’ils voudraient raconter.
Qui sommes-nous ? Quel est notre rôle, notre but dans ce monde ? Telles sont les questions que se posent toutes les générations, les unes après les autres. Ces questions, on les oublie, on les pousse sous le tapis. Trop préoccupés par l’état catastrophique on oublie d’essayer d’y répondre. On n’a ni le temps, ni la place d’y penser alors que le monde brule sous nos yeux.
Dans la salle, les spectateurs retiennent leur souffle, galvanisés par la puissance du texte. Les mots, portés par des comédiens au ton hypnotisant, s’immiscent dans les esprits et hérissent les poils du public. C’est une merveilleuse ode à la création que nous offrent les talentueux Mathieu Laviolette et Dimitri Lepage. Nous sommes humains parce que nous racontons des histoires. Nous sommes humains parce que nous les partageons.
Marceline WEGROWE