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Les furtives

Note 4 étoiles

Spectacle de la Compagnie La Baleine Cargo (31) vu à Sauve (30) dans le cadre du Festival Label Rue le 8 juin 2025

  • Ecriture texte et mise en scène : Françoise Guillaumond
  • Ecriture Langue des Signes Française : Carlos Carreras et Charlotte Rageau
  • Interprètes : Clémentine Bart ou Zoé Coudougnan (en alternance), Sylvie Péteilh ou Sylvie Dissa (en alternance), Agathe Zimmer
  • Chorégraphies : Clémentine Bart
  • Chants et arrangements : Agathe Zimmer
  • Création musique de la Révolte : Wilfried Hildebrandt
  • Régie : Malika Dupont-Duvernoy
  • Genre : Théâtre de rue, danse, slam, chant polyphonique, chansigne, street art.
  • Public : Tout public à partir de 10 ans
  • Durée : 50 mn

 

Label Rue, un festival que j’aime bien et que je fréquente régulièrement en famille.  Mais à Sauve c’est une première pour moi et je ne serai pas déçue ! Le samedi est consacre en grande partie à des créations ; le dimanche c’est programmation de spectacles engagés, qui osent affronter les défis et la complexité de notre époque mais avec la rage qui gagne, la joie qui transcende et surtout des paroles et des musiques qui rassemblent et qui soignent.

 

Et « Les furtives » font du bien. Elles racontent l’histoire de trois femmes que la vie a désenchantées et fait souffrir. Elles se retrouvent après s’être perdues de vue et, la rage au ventre, elles décident de partir en lutte ensemble. A coup de collage d’affiches, de marches militantes, de chants puissants, elles trébucheront encore mais finiront par se reconstruire, grâce à la force du collectif. Et la force de ce spectacle c’est que le public fait partie de ce collectif ! Et ce grâce notamment à la déambulation puisque la représentation se joue en trois tableaux dans trois lieux différents. Au cours des déplacements des spectateurs sont invités à coller eux aussi des affiches et des chants révolutionnaires entonnés ensemble. Ils invitent à la lutte.

Il est question du pouvoir d’agir des femmes. Ces trois là se sont choisies la pieuvre comme emblème, parce que la pieuvre ne lâche rien : si on lui coupe un bras, il repousse. Et puis la pieuvre a trois cœurs, mais aussi huit bras et neuf cerveaux !

C’est un spectacle à la fois poétique et politique.

La langue est parfois simple, frontale quand elle raconte les parcours de vie et de douleurs, elle se fait chaotique dans la lutte et la colère, poétique dans la rédemption puis chantée pour donner vie à la force du collectif et du vivre ensemble. Et puis bien sûr il y a la langue des signes ou plutôt la danse des signes car elle n’est pas ici une simple traduction mais elle est vraiment au service de l’expression artistique.

C’est beau, c’est fort, c’est émouvant…j’ai vraiment vibré. Avec des spectacles comme « Les furtives », l’espoir renait. Comme le clame une des affiches placardées « Nous sommes essentielles ».

Une autre dit « L’avenir à celles qui se soulèvent » alors soulevons nous en programmant de tels spectacles, il n’y a plus de temps à perdre !

 

Marie-Pierre HUSSON

 

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