Spectacle de la Compagnie Petit Montparnasse (75) vu le 10/07/2025 à 16h20 au théâtre des Gémeaux (84) dans le cadre du festival d’Avignon
- Auteur : François Barluet
- Mise en scène : Christophe Lidon
- Comédiens : Victor Bourigault, Christophe de Mareuil, Frédéric Imberty, Christelle Reboul
- Type de public : Tout public à partir de 10 ans
- Genre : Théâtre contemporain
- Durée : 1h15
Dans cette atmosphère feutrée, un homme contemple une nouvelle acquisition : un nu féminin vu de dos, peint par Auguste Renoir. Sa femme entre, découvre le tableau, et commence à le commenter — avec une certaine franchise : « Elle n’a pas de doigts, sa peau est tachée, on dirait qu’elle est malade… ». Elle s’interroge sur cette œuvre et, surtout, sur les achats répétés de son mari. Car Paul Durand-Ruel, marchand d’art passionné, ne cesse d’acquérir les toiles de Renoir, Monet, Degas… sans les revendre. Sa passion prend de la place — y compris dans leur salon.
Elle s’inquiète de cette fièvre artistique qui, selon elle, envahit la maison et menace leur équilibre financier. Elle annonce, malicieusement, qu’elle fera chambre à part : il lui faudra choisir entre elle et ses tableaux.
Les comédiens interprètent leur rôle avec justesse. Lui, sous le charme de son épouse, est touchant dans sa foi envers ces jeunes peintres alors contestés ; elle, vive, drôle, lucide, mais toujours prête à tout pour aider son mari. Leurs échanges sont rythmés, cocasses, tendres. On rit souvent, tant les situations sont bien écrites et les dialogues pleins d’esprit.
Mais au-delà de la comédie, le spectacle rend un véritable hommage à Paul Durand-Ruel, figure méconnue mais essentielle de l’histoire de l’art. Grâce à son soutien sans faille aux impressionnistes, ces artistes — aujourd’hui mondialement admirés — ont pu émerger. Leurs œuvres atteignent désormais des sommets aux enchères, consacrant la vision audacieuse de celui qui fut leur premier défenseur.
“Les Collectionnistes”, c’est un moment doux et drôle, porté par une mise en scène simple et élégante. Un spectacle comme un bonbon : savoureux, léger et irrésistible. À déguster sans modération.
JDM