[Crédit photos Dounia Ham]
Spectacle de la compagnie Hors des clous (42), vu le 9 juillet à 17 h 40 au théâtre du collège de la Salle.
Auteur : Germain Récamier
Mise en scène : Joseph Laurent
Interprétation : Tristan Garnier, Simon Froget-Legendre
Public : Tout public
Genre : Théâtre musical
Durée : 1h15
Lennon et MacCartney est la reprise totalement revisitée d’une première version du spectacle datée de 2017. Sans doute le pari un peu fou, mais pas si fou ! d’un auteur fan des Beatles porté par sa détermination à partager sa passion des Beatles avec un public qui, de toute évidence, répond présent avec enthousiasme.
Un décor unique, un intérieur banal mais cosy, très efficace sous le jeu des lumières et des flash-backs, avec vue plongeante au loin sur New York by night en poster grand format. On s’y croirait. On y croit. Un texte projeté sur le mur du fond nous donne le contexte de l’action : nous sommes en 1980, une semaine avant la mort de John Lennon. Ce simple procédé fonctionnera remarquablement bien tout au long du spectacle pour les retours en arrières ponctuant le récit. Ces chassé-croisé dans le temps rythment les retrouvailles de ces deux génies de la musique pop, fondateurs des Beatles. Retrouvailles qui n’ont jamais eu lieu, mais par l’intermédiaire de cette fiction l’auteur nous raconte quelques anecdotes croustillantes, très documentées nous disent les acteurs à la fin de la représentation, de la fabrication de certains morceaux autant que de la rivalité de ces deux créateurs, allant jusqu’à la rupture. C’est surtout un prétexte fabuleux à faire renaître cette musique sous nos yeux.
Les comédiens/musiciens sont vraiment bons, autant dans le registre de la comédie que sur le plan vocal et musical. Ils ont un air de ressemblance avec leurs personnages, qui rend l’ensemble totalement crédible. Et quel bonheur de réentendre ces morceaux d’anthologie !
Il y a quelque chose du théâtre qui fonctionne, comme s’ils redonnaient vie à ces deux monstres, là sur scène devant nous, le temps de la représentation. Avec ce petit quelque chose so british, un peu suranné, un peu trop sage, un peu trop lisse, propre aux fantômes de notre jeunesse, que l’on n’ose écorner les ayant trop aimés de leur vivant.
Mais c’est sans doute aussi la force de ce spectacle. Il nous les rend sympathiques et humains. Deux copains qui se retrouvent après des années de brouilles, qui retracent devant nous leurs coups de gueules, et leurs coups d’éclats. Oui, c’est l’histoire d’une amitié, et de la rencontre de deux êtres hors du commun qui ont marqué leur époque.
Les spectateurs, de tous âges d’ailleurs, s’agitaient sur leurs sièges, pris encore et toujours par le sortilège de ces chansons mythiques.
Quelques heures après le spectacle, dans la rue, je me suis surprise à fredonner un air qui ne m’a pas lâché de la soirée !
Un très bel hommage à ces deux grands créateurs.
Madeleine ESTHER