Spectacle de la Compagnie «La Parole Rouge» (84), vu le 12 octobre à 14h30, au Théâtre des Carmes (Avignon), dans le cadre de la Semaine Italienne
- Ecriture et mise en scène collective : Compagnie La Parole Rouge
- Comédiens : Marie Hurault, Salvatore Franco, Giacomo Bisceglie
- Costumes : Romane Dupont
- Création masques : Zorba Officine Créative
- Fabrication instruments de musique : Lorenzo Panico
- Type de public : Tout public
- Durée : 1h10
Cela «fleure» bon l’Italie, en ce dimanche après midi! Cela se passe dans le quartier des Carmes, autrefois connu sous l’appellation de «quartier des italiens». Son théâtre accueille la jeune compagnie internationale «La Parole Rouge», basée en Avignon. Les artistes sont enthousiastes ; c’est la «première» de leur jeune création «Le trafic de Pantalone»!
Cela commence ainsi ; le décor présente la façade d’un palais, composé de marbre et de dorures. Puis, devant le palais, entrent trois comédiens, vêtus de costumes élégants datant du XVIème siècle. Ils portent sur le visage des masques en cuir, très beaux. Ils chantent, jouent et dansent sur un air traditionnel. L’action va se dérouler dans les terres de Basilicata, une région reculée et pauvre du Sud de l’Italie.
Un «effet de surprise» intervient d’emblée, car le public se voit transformé …en un champ d’oliviers! Un spectateur est choisi par l’ un des acteurs, pour représenter un olivier singulier, dans l’histoire qui va nous être contée. Ainsi, tout au long du spectacle, le public est invité à participer, à interagir ; cela crée une dynamique très joyeuse et une atmosphère bon enfant. Le public rit et s’amuse, tandis que les artistes se plaisent à improviser.
Ensuite, six personnages de La Commedia dell’Arte entrent en scène, brillamment interprétés, pleinement incarnés. Rosa est envoyée en exil, par son oncle Le Magnifico, gouverneur de Venise, au Sud de l’Italie. Elle est promise en mariage à Tancredi, le fils de Pantalone ; ce vieil homme est le riche et cupide propriétaire du champ d’oliviers. Une question se pose: comment peut- il avoir accumulé autant de richesses, dans une région aussi pauvre? Au même moment, Arlequin est enrôlé avec les nombreux autres ouvriers de l’oliveraie, gérée par Pulcinella. Ceux-ci seraient- ils exploités? Y aurait- il un trafic à démasquer?
Ainsi, sur fond d’intrigue amoureuse, de combat pour une justice sociale, et de défense d’un patrimoine naturel, les personnages créent des situations facétieuses et cocasses ; les échanges sont vifs et pleins de rebondissements.
Le jeu d’Arlequin m’a particulièrement fasciné, compte tenu du nombre incroyable d’acrobaties et de pantomimes au cours de la représentation. J’ai apprécié le personnage de Rosa ; une femme audacieuse, au tempérament fort. A un moment donné, des marionnettes se substituent aux personnages pour poursuivre la narration de l’histoire, qui se conclura par un magistral combat à l’épée.
J’ai passé une après-midi agréable ; ce spectacle est divertissant et réjouissant. La Commedia dell’Arte est un théâtre populaire et festif, accessible à tous, et cependant, engagé ; il offre tout autant de réflexion que de jeu et de plaisir au spectateur.
Patricia Gueperou
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