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Le prénom

Note 4 étoiles

Spectacle de la compagnie La Colombe Enragée (31) vu à Sauve(30) dans le cadre du Festival Label Rue, le 8 juin 2025

  • Chorégraphie, mise en scène, textes et danse : Maryem Dogui
  • Composition sonore : Arôme subtil (Blaise Desjonquères et Léa Jamilloux)
  • Costumes : Récolte studio (Paul Laburre et Morgane Rozès)
  • Genre : solo de danse et de paroles intimes et politiques en espace public
  • Public : Tout public à partir de 8 ans
  • Durée : 55 mn

 

Label Rue, un Festival que j’aime bien et que je fréquente régulièrement en famille. Mais à Sauve c’est une première pour moi et je ne serai pas déçue ! Le samedi est consacré en grande partie à des créations ; le dimanche, c’est programmation de spectacles engagés, qui osent affronter les défis et la complexité de notre époque mais avec la rage qui gagne, la joie qui transcende et surtout des paroles et des musiques qui rassemblent et qui soignent.

 

« Le prénom » est tout cela à la fois.

La compagnie la Colombe Enragée est une compagnie militante. Ne pouvant pas parler d’elle mieux qu’elle-même, je retranscris une partie de leur propre présentation :

« La compagnie cherche à diffuser la danse dans tous les espaces de vie possibles (rues, bars, hôpitaux, maisons de quartiers…) dans la double volonté d’aller à la rencontre de publics souvent marginalisés et de se réapproprier certains espaces moins investis notamment par les femmes. Par le mouvement, elles partagent leurs expériences de personnes minorisées – de femmes, pour certaines racisées et/ou issues de quartiers populaires – visibilisant des vécus souvent peu ou mal représentés. »

La chorégraphe, danseuse et performeuse, nous parle des ses racines, de la multiculturalité, de la quête des origines, de la transmission parfois empêchée par des siècles de colonisation, par les migrations, par la volonté d’assimilation ou encore par la pudeur ou les mots que l’on ne trouve pas.

Alors elle, elle trouve les mots, car elle les cherche.

Elle fait parler tour à tour ses aïeules, mais aussi des anonymes interrogés çà et là, notamment dans les lieux où elle joue.

Et par sa danse viscérale, mais aussi avec des gestes simples, des photos et quelques accessoires, elle s’expose également : elle met son histoire en scène et nous donne à voir une belle transformation !

Cette sincérité et cette volonté de partage donnent au spectacle une chaleur toute particulière et nous donne à vivre des émotions fortes.

J’ai vraiment adoré, je recommande très fortement une telle programmation. En effet, il semble que ces spectacles, traitant de sujets sensibles autant que nécessaires, interprétés par des femmes racisées, ne soient pas toujours programmés à la hauteur de ce qu’ils méritent !

Comme elle, osons !

 

Marie-Pierre HUSSON

 

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