Le Bruit des pierres

Note 2 étoiles

Un spectacle produit par le Collectif Maison Courbe (38), vu au Théâtre de la Cité Internationale (75) le 16 octobre 2025.

  •  Conception, écriture et mise en scène : Domitille Martin, Nina Harper, Ricardo Cabral
  • Librement inspiré de : la chute du ciel de Davi Kopenawa et Bruce Albert
  • Circassiennes : Nina Harper, Domitille Martin
  • Régie Générale et plateau : Julien Dégremont
  • Composition musique : Nova Materia (EduardoHenriquez et Caroline Chaspoul)
  • Création lumière : Marie Sol Kim
  • Ingénieur structure : Laurent Gauthier
  • Genre : cirque contemporain
  • Public : tout public
  • Durée : 1H

 

J’aime le cirque. Le titre et le synopsis m’ont interpelée. Je suis donc allée voir, dans le cadre du festival « Transforme », «  Le Bruit des pierres ». Sentiments mitigés.

Le festival « Transforme », initié par la Fondation Hermès et en collaboration avec quatre théâtres partenaires (Théâtre de la Cité Internationale, Comédie de Clermont-Ferrand, SUBS de Lyon et le TNB), promeut des gestes artistiques novateurs en prise avec le monde, dans le domaine des arts vivants. Que « Le Bruit des pierres » ait été sélectionné dans ce cadre est normal, tant il répond à ces attendus.

« Le Bruit des pierres » est un poème circassien qui a pour sujet la Terre, en ce qu’elle a de plus antédiluvien, la pierre : « Les hommes creusent » et les pierres « qui sont les piliers du ciel, commencent à flancher ».

Le dispositif scénique  dessine, avec de simples pierres et autres tas de sable et de cailloux, trois temps et trois espaces. L’espace de la mine qui peut être aussi le temps des cavernes, le sol, et les constellations. Une structure métallique spiralée, agrémentée, tel un mobile, de pierres, suggère un ciel ou des stalactites et offre un espace de jeu aérien. Les lumières, très travaillées, ainsi qu’une alternance de silences profonds et de musique électronique,  contribuent à créer trois tableaux, trois temps et trois espaces.

L’Homme découvre d’abord l’or. Une circassienne jongle avec des feuilles d’or tandis que sa comparse en découvre l’utilité artistique. Puis vient le moment de la cupidité et de l’exploitation. Nos circassiennes amassent, se battent et les pierres s’effondrent. Le fil narratif, à mon sens, se perd : sommes-nous dans la rémission? Mais nous voilà en tout cas à suivre les contorsions et autres figures de trapèze fixe dans les airs.

Les deux premières parties sont très lentes, à l’image, sans doute, des ères géologiques. Les gestes opérés par les deux artistes ne m’ont semblé répondre à une nécessité. On est davantage dans la performance que dans le cirque. La dernière partie, en hauteur, est plus dynamique et poétique. Quoiqu’il en soit et malgré la beauté de certaines images, le spectacle manque cruellement d’émotions. Est-ce un parti-pris pour faire corps avec le minéral ? Est-ce seulement le signe d’un spectacle tout jeune, destiné à mûrir ? Toujours est-il que d’un point de vue de spectatrice, on s’ennuie ferme.

« Le Bruit des pierres » est, à l’analyse, un spectacle plus complexe qu’il n’y paraît. Sans parvenir à me convaincre, il est doté de suffisamment de qualités pour trouver son rythme. C’est ce que je lui souhaite.

 

Catherine Wolff

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