Spectacle de la Compagnie Les Poulbots (75), vu le mercredi 23 juillet à 16h25 à la Présence Pasteur dans le cadre du Festival d’Avignon 2025.
- De : Grégory Bellanger
- Avec : Grégory Bellanger, Aurélien Gouas, Clara Leduc, Léa Marie Saint-Germain, Morgan Pérez
- Mise en scène : Léa Marie Saint-Germain, Adrienne Ollé
- Musique : Jonathan Aubart
- Vidéo : Laurent Dubesset
- Costumes : Malou Galinou
- Scénographie : Marie Hervé
- Création lumière : G.Niemtzky
- Genre : Théâtre contemporain
- Public : Tout Public (à partir de 14 ans)
- Durée : 1h25
L’histoire vraie du premier tueur en série français. Un thriller glaçant au théâtre.
Depuis le début des années 70, un mystérieux tueur sévit à Nogent-sur-Oise. La ville est terrorisée. Le tueur cible uniquement des femmes brunes. L’enquête est au point mort depuis longtemps, puis un beau jour, un jeune inspecteur débarque. Daniel Neveu est muté à Nogent depuis Paris. À partir du moment où il entend parler de cette affaire, il n’a plus qu’un seul but : retrouver ce tueur et le mettre derrière les barreaux pour de bon.
La mise en scène ingénieuse permet une immersion totale dans l’histoire. À droite du plateau, les appartements de l’inspecteur, ou l’on peut voir sa relation se détériorer petit à petit à cause de son obsession. A gauche, les bureaux de la police, ou l’on peut assister aux interrogatoires des suspects, et à la descente aux enfers de l’inspecteur. Les douches de lumières illuminent les deux côtés en alternance et il n’y a que peu de changements. Au milieu de la scène, sont disposés plusieurs panneaux blanc sur lesquels sont projetés des images, parfois pour créer une ambiance, parfois pour montrer des scènes qui n’auraient pas pu être jouées – comme les meurtres par exemple.
Les comédiens talentueux incarnent les personnages avec une intensité touchante, particulièrement en ce qui concerne les victimes. C’est une histoire importante qui est racontée ici, et on saluera particulièrement le parallèle qui est fait avec aujourd’hui, lorsque l’un des personnage s’écrie : « pourquoi c’est toujours aux femmes d’avoir peur ? »
C’est selon moi un grand défi d’adapter un thriller au théâtre, c’est un registre qu’on assimile plus facilement au cinéma. C’est ici un défi réussi. Les jeux de lumières, les effets de son, et les ajouts vidéos fonctionnent parfaitement pour créer cette ambiance lugubre. La Compagnie Poulbots ne nous prive pourtant pas de moments amusants et de répliques hilarantes qui offrent un parfait équilibre avec l’intensité du sujet.
L’affaire du tueur de l’ombre, c’est du théâtre comme vous l’avez rarement vécu. Une pièce qui parle de sujets importants, qui nous répugnent autant qu’ils nous fascinent. Grégory Bellanger a parfaitement capté cette curiosité humaine qui nous habite tous.
Marceline WEGROWE