La Mamma

Note 3 étoiles

Spectacle de MNW Productions (93), vu le 09/07/2025 à 21h, au théâtre Notre Dame, dans le cadre du Festival Off d’Avignon 2025, du 5 au 26 juillet, relâche les mardis.

 

  • Co-Auteure et interprète : Karine De Demo et Viviane Marcenaro
  • Mise en scène : Eric Métayer
  • Type de public : Tout public à partir de 12 ans
  • Genre : Théâtre contemporain
  • Durée : 1h20

 

Michèle et Camille, deux sœurs corses, organisent les obsèques de leur mère Irène, certes hospitalisée et dans un état critique, mais pas encore morte. Loin d’être solidaires dans la tristesse de l’éventuel décès, en vue d’un potentiel héritage, leur vénalité réciproque va les mettre face à leurs plus vilains défauts.

Les deux filles se retrouvent dans l’appartement maternel pendant que leur mère agonise à l’hôpital. Elles investissent les lieux, fouillent, s’approprient les effets de valeur d’Irène – qu’il ne faut surtout pas appeler « maman ». Elles se projettent dans la mise en œuvre des obsèques de façon avare. Chacune de son côté, sans l’avouer à l’autre – quand même, ce serait indécent – espère que le décès va enfin arriver. Elles guettent les appels de l’hôpital, souhaitant à chaque sonnerie que le corps médical va enfin annoncer la b… triste nouvelle.

En attendant le jour J, un trésor sommeillerait-il dans l’appartement, laissé par cette mère si secrète ? Les deux femmes anticipent sur le potentiel héritage, chacune se sentant plus légitime que l’autre pour en bénéficier, en compensation des injustices d’enfance. Les vielles frustrations ressurgissent, la rivalité jusque-là retenue probablement par politesse, se manifeste entre Michèle et Camille. Mais dans cette quête matérielle, l’exploration indiscrète va faire ressurgir des secrets gardés de longue date par leur parente…

Les deux comédiennes m’ont proposé un bon moment de théâtre, drôle et dynamique. La mise en scène classique et efficace permet aisément d’entrer et sortir de cet appartement. Karine De Demo et Viviane Marcenaro interprètent des personnages satellites par un simple ajout d’accessoires ou mouvement à répétition. Le thème de la mort est abordé avec dérision et légèreté, la moquerie étant surtout orientée vers l’attitude grotesque des filles face à leur désir de se débarrasser de la Mamma.

 

Rachel Ferrier Savarin

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