Un spectacle de la Compagnie Nagas (61), vu au Théâtre de la Reine Blanche (75) le 26 septembre 2025.
- Texte et jeu : Zelda Bourquin
- Mise en scène : Julie Crantelle et Zelda Bourquin
- Création lumière et régie : Antoine Gautier
- Création accessoires : Ivan Terpigorev et Patricia Bouet
- Genre : théâtre
- Public : tout public
- Durée : 1H10
A la recherche de petites formes, « La Fête des mères » m’a attirée par son synopsis et son affiche. Par ce choix, j’ai été moyennement inspirée.
« La Fête des mères » de et par Zelda Bourquin est un récit pour partie autobiographique. Il rend compte de la mélancolie de sa mère, des conséquences sur sa fille et sur leurs relations. Cette thématique est abordée sous un prisme original : la fête des mères, un « inconsolable récurrent ». Quel « cadeau impossible » pourrait rendre la joie à sa mère ? Zelda Bourquin a opté pour ce spectacle.
Le texte dépasse le simple questionnement individuel -la comédienne n’hésite d’ailleurs pas à prendre son public à parti- pour interroger la place des mères dans un environnement patriarcal. Outre de belles mises en perspective (comme la symbolique des cheveux dans le monde slave), le texte réserve des moments de prouesses verbales dignes de Valère Novarina.
Le décor se distingue par sa sobriété : un petit praticable carré, deux socles et un paravent recouvert d’un drap orné de dessins enfantins. Quelques très beaux accessoires complètent l’ensemble, telle cette couronne de pâtes qui rappelle les coiffes mésopotamiennes, ou ce joli manteau brodé de fleurs colorées en relief. Il s’agit de « consoler la femme derrière la mère », de lui redonner pouvoir et joie.
Il y a de beaux moments comme cette projection, en ouverture, d’un film des années 50 où une petite de 5/6 ans célèbre sa maman en chantant parfaitement faux. Ou bien cette envolée lyrique sur le pouvoir capillaire des femmes. Mais l’ensemble est un peu confus. La bande son, bien qu’heureusement choisie, est trop forte par rapport à la voix. Le jeu, non sonorisé, est un peu inégal et ne laisse que trop rarement poindre l’émotion.
« La Fête des mères » est un joli postulat. L’ensemble du projet est touchant mais il y manque un je ne sais quoi pour emporter totalement l’adhésion.
Catherine Wolff