Spectacle de l’association « Transformer le Négatif en Positif » (31), vu le 06/11/2025 au Théâtre du Fil à Plomb (Toulouse)
- Auteurs : Lénaïck Planquois et Matthieu Miegeville
- Mise en scène : Lénaïck Planquois et Matthieu Miegeville
- Comédiens : Céline Cohen et Matthieu Miegeville
- Musicien : Edouard Bertrand
- Type de public : jeunes à partir du collège/ Adultes
- Genre : Théâtre
- Durée: 1h10
J’ai assisté à la représentation « La dépression est un Panda » dans un petit théâtre d’une centaine de places, avec une petite scène, assez intimiste. Théâtre adapté pour cette représentation avec 3 personnages, un canapé, 2 micros et un synthétiseur sur le côté. Représentation avec un objectif pédagogique, puisqu’elle est également interprétée dans les collèges et lycées pour sensibiliser sur la santé mentale, le mal- être et la prévention du suicide.
Camille est le personnage principal interprété à tour de rôle par deux comédiens qui s’échangent la cagoule d’un panda, pour personnifier la voix intérieure de la dépression.
Une représentation d’1h10 pour dépeindre avec des mots durs, amères, de la musique et quelques chansons, l’enfermement dans la dépression de Camille. Elle se décrit sans intérêt « même mon prénom est fade », « ma vie n’intéresse personne ». Son Panda à ses côtés, collé à lui.elle, comme son Jiminy Cricket qui lui souffle les mots de la dépression.
La première partie de la représentation met en scène Camille écroulé.e dans son canapé, qui ne s’anime que dans la discussion introspective avec son Panda – sa dépression.
Camille n’arrive pas à sortir du lit, du canapé, n’a envie de rien si ce n’est de dormir mais a aussi des troubles du sommeil, puis de l’appétit, puis de l’envie, puis de la vie. Camille s’enlise, tourne en rond comme ses pensées. Le Panda aussi tourne autour de Camille, et par des propos incisifs et mordants, l’enfonce un peu plus dans le repli, le retrait, l’apragmatisme, l’asthénie, l’isolement, l’enfermement, .. dans la consommation de produits psycho actifs pour s’oublier, s’anesthésier.
Après le déni, peu à peu, le Panda de Camille devient visible. Autour d’une table pour déjeuner, les parents dressent 4 couverts : « pourquoi 4, vous invitez quelqu’un d’autre ? Ben, ton Panda ne va pas nous regarder manger ». Camille va-t-elle.il arriver à mettre des mots sur les maux, se rouvrir vers l’extérieur et appréhender autrement ce qui lui arrive ?
Une digression pour signifier qu’ici je ne fais pas une démonstration de l’écriture inclusive mais j’emploie à la fois le féminin et le masculin – comme la mise en scène, qui choisit d’interchanger ses personnages – pour montrer que la dépression n’est pas l’apanage d’un genre, mais concerne autant les femmes que les hommes, et toutes les catégories sociales.
La pièce élude les causes de la dépression, ce n’est pas le propos, ce qu’elle propose c’est d’en décrire les étapes, la souffrance sans juger ni dénigrer, et d’aborder un sujet encore trop stigmatisé et stigmatisant.
C’est une pièce nécessaire pour le message qu’elle transmet, avec parfois un peu d’acidité, de dureté mais aussi de l’humour et beaucoup d’humanité.
Sophie Culioli