Spectacle de la Compagnie Hors du temps (75) vu le 6/07/2025 à 9h55 au théâtre des Gémeaux (84) dans le cadre du festival d’Avignon
- Auteur : Sébastien Bizeau
- Mise en scène : Sébastien Bizeau
- Comédiens : Emmanuel Gaury, Matthieu Le Goaster, Paul Martin, Cindy Spath, Maou Tulissi
- Lumière: Thomas Nimsgern
- Costumes: Claire Jacob
- Type de public : Tout public à partir de 14 ans
- Genre : Théâtre contemporain
- Durée : 1h20
Sur scène, un décor épuré : deux assises séparées par une tablette, fixées par des tiges métalliques, au centre de l’espace. Dans le fond, un écran sur lequel sont parfois projetés des images.
Électre et Oreste, frère et sœur, sont assis chacun de leur côté, en ligne directe avec le monde extérieur via leur téléphone. Électre apprend que leur mère est dans le coma. Oreste, conseiller ministériel, est absorbé par la question des pesticides. Deux nouvelles, deux trajectoires, deux urgences qui vont se heurter : celle d’un drame familial, et celle d’un impératif politique .
La haine d’Électre envers sa mère refait surface. Elle veut comprendre, confronter, savoir. Oreste, lui, manie les mots comme des écrans de fumée.
La mise en scène joue habilement avec les espaces et les personnages. Cinq comédiens, tous d’une belle justesse, endossent parfois plusieurs rôles. Un pull à col roulé et une croix suffisent à faire surgir un homme d’Église ; une veste, et voici un psychologue.
Parmi les moments forts, Le monologue de la mère adressé à sa fille, se distingue par sa tension dramatique. Juste après, le corps d’Électre s’exprime dans un mouvement intense : bras, mains, tête, cheveux s’animent dans un tourbillon. Une scène marquante, presque chorégraphique.
Le spectacle, avec certaines tirades parfois un peu longues à mon goût, interroge frontalement plusieurs thèmes contemporains : le mensonge politique, la question des pesticides, les secrets de famille, les apparences, la haine filiale, et la quête de vérité.
Un spectacle fort, incarné, tendu entre vérité et mensonge. À découvrir absolument.
JDM