Spectacle de la compagnie Sarah Mck Fife Compagny (Belgique), vu au Théâtre Golovine (Avignon), le 19 juillet 2025 dans le cadre du Festival OFF d’Avignon.
- Chorégraphie : Sarah Mck Fife
- Danseuses : Sarah Mck Fife, Océane Borcy, Naïs Arlaud, Gloria Trolla, Mariza Oikonomakou et Alexia Lebrun
- Musiques : Anke Verslype (drums) / Andante from concerto in D minor for 2 mandolins / Antonio Vivaldi / Yo Yo Ma & Bobby McFerrin
- Genre : Danse
- Public : Tout public à partir de 8 ans
- Durée : 50 minutes
Le nom de la création est très intrigant. On sent des consonances nordiques ou anglo-saxonnes, on ne sait pas trop. En effet, c’est un savant mélange entre “Haar” qui veut dire cheveux et “Her” qui veut dire elle. Moi, au premier abord, je sentais un mélange entre le verbe entendre et le pronom personnel elle.
C’est une création qui parle de la féminité à travers le rapport à la chevelure. Et effectivement, on le comprend dès les premières secondes du spectacle.
La chevelure est au premier plan et c’est un paradigme bien différent des ballets contemporains où la pièce maîtresse est généralement le corps du danseur.
Ici, la chevelure devient, pour 6 danseuses, un accessoire primordial dont elles ne peuvent se passer.
Elles font vivre leur chevelure comme elles animeraient leur corps.
Au son d’une batterie, cela devient très animal, tribal et primitif.
La conception part du rapport de la chorégraphe à la chevelure : elle a sollicité les danseuses pour qu’elles explorent leur propre rapport à cette partie de leur corps. Souvent utilisée de façon consciente ou non, comme un attrait de féminité et de sensualité, la chevelure peut ici sublimer les émotions et peut aussi servir de rempart, de barrière un peu sacrée derrière laquelle se cacher, se protéger.
C’est un travail très intéressant qu’a mené cette compagnie. Le rapport et les représentations de la chevelure ont été documentés et cela a été mis au service de ce que la chorégraphe voulait exprimer.
C’est une pièce qui fait réfléchir et qui nous fait nous questionner sur notre propre rapport à la chevelure et à la féminité.
Les danseuses sont talentueuses et la mise en scène est bien construite, mais cela manque peut être un peu de contraste. En effet, les danseuses ont relativement toutes la même longueur de cheveux (longs ou très longs). On aurait bien aimé voir une danseuse rasée par exemple.
C’est tout de même un excellent ballet et on passe un très bon moment.
Virginie Lamoureux-Ludovico