Il existe 3 grandes familles de dépenses
Il est bien entendu que les conditions de création d’un spectacle sont sensiblement différentes quand il s’agit d’une compagnie reconnue et subventionnée de façon significative, ou d’une compagnie peu ou pas subventionnée. En effet, la grande majorité des artistes qui créent sans soutien ne sont pas rémunérés dans leur période de création.
Les frais de VHR (Véhicule, Hébergement, Restauration) associés à une tournée, ou à une date ponctuelle, sont calculés distinctement du prix du spectacle. Communément appelés « plus-plus », ils viennent s’ajouter au budget général qui peut parfois augmenter significativement.
Chaque spectacle repose sur un équipement spécifique détaillé dans une « fiche technique » fournie par la compagnie. Cet équipement peut être minimal et géré directement par la troupe, mais certains spectacles exigent des matériels spécialisés, comme des éclairages ou des systèmes audio sophistiqués, ou encore des instruments comme un piano, nécessitant ainsi une location supplémentaire.
Le coût de ce matériel, combiné aux cachets des artistes, aux frais de production (décors, costumes, répétitions), et aux dépenses logistiques (transport, hébergement), contribue à former le prix moyen d’un spectacle. Pour des productions simples, ce prix peut débuter autour de 750 à 900 €, tandis que pour des spectacles plus ambitieux, il peut atteindre voire dépasser les 20.000 €, en fonction de la taille de la troupe, de la complexité technique, et des subventions disponibles.
Le « coût plateau » d’un spectacle est défini par les salaires du personnel présent sur et autour de la scène. En général, ce sont des artistes et des techniciens. Cette dépense représente une grande partie des coûts variables d’un spectacle.
Rappelons que, au même titre que n’importe quel salarié, l’artiste touche un cachet net, auquel il convient d’ajouter peu ou prou la même somme en cotisations salariales et patronales. Le cachet minimum pour un artiste, dans le cadre d’une représentation ponctuelle, est de 120,36 € brut au 1er janvier 2019 (smic à 10,03€ brut au 1er janvier 2019). Cela représente environ 185 € de coût employeur. Les techniciens, eux, sont rémunérés à l’heure.
Le prix moyen d’un spectacle peut être influencé par des conventions collectives qui fixent des montants minimums différents de ceux du droit du travail. Ces coûts varient selon la qualification des artistes et techniciens (comédiens, musiciens, danseurs, régisseurs, chargés de production…). Renseignez-vous auprès des compagnies…
Pour information, il est d’usage de considérer un cachet moyen entre 250 et 300 € TCC, afin d’éviter de compter sur des cachets minimums. En conclusion, pour un spectacle faisant appel à deux artistes et un technicien, le coût plateau à considérer se situe entre 750 et 900 € de masse salariale globale.
À noter : si vous n’avez pas pour activité principale l’organisation, la production ou la diffusion de spectacles, et que vous souhaitez employer ponctuellement un artiste ou un technicien du spectacle, le Guichet Unique du Spectacle Occasionnel (GUSO) est là pour vous simplifier les démarches.
Au-delà du coût plateau, qui est bien évidemment une priorité, le prix d’un spectacle est divisé en trois parties servant à :
Prenons l’exemple d’un spectacle créé par une compagnie à rayonnement régional, et qui n’est pas ou peu subventionnée. Elle est dans l’obligation, après avoir créé son spectacle, de le jouer un certain nombre de fois pour amortir ses frais de création et rémunérer ses équipes ! Pour cela, elle doit prendre en compte :
Imaginons un coût total de 12.000 € pour les décors, costumes, écriture et répétitions.
Pour couvrir ces frais, la compagnie peut s’autofinancer, solliciter des aides, coproduire ou emprunter.
Souvent, elle devra combiner ces solutions. Enfin, elle peut espérer amortir sur trois ans ou 60 représentations.
Cela représente un amortissement de 200 € par représentation.
Ce coût est modeste dans les petites structures. En outre, prévoyez le loyer et les frais courants.
De plus, intégrez une partie du salaire pour les administrateurs. Cela permet de pérenniser les emplois à temps partiel.
Par ailleurs, mutualisez ces emplois avec d’autres compagnies. Ainsi, une contribution annuelle de 6.000 € est nécessaire.
Sur une base de 3 ans, avec 60 représentations, soit 20 par an, cela représente 300 € par représentation.
La diffusion est cruciale pour la vie d’un spectacle.
Une fois vendu, il faut gérer la contractualisation et la logistique.
La plupart des compagnies utilisent une commission de 10 à 25 % sur le prix de vente.
Cela augmente le prix final. Toutefois, on peut aussi envisager un cachet.
Le prix moyen d’un spectacle peut être estimé au niveau du coût plateau à 750 € pour un spectacle avec 2 comédiens et 1 technicien, chacun avec un cachet de 250 € (salaire brut + cotisations patronales).
Ainsi, en prenant en compte tous ces paramètres, on voit que le prix de cession du spectacle est de l’ordre de : (200 + 300 + 750) + commission de 20 % soit 1.500 € HT (+ TVA à 5,5 %).
Le prix moyen d’un spectacle est déterminé par cette méthode de calcul, qui offre un simple aperçu. Il ne s’agit pas d’une vérité unique car d’autres éléments, comme la notoriété des artistes, la taille de la compagnie, le type de salles ou les prix habituels, peuvent influencer le coût final.
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