Spectacle de la Compagnie Pipp (76) vu le 21/07/2025 à 19h15 au 11 (théâtre) dans le cadre du festival d’Avignon
- Conception et interprétation : Nicolas Chaigneau et Claire Laureau
- Collaboration artistique : Aurore Di Bianco, Marie Rual
- Créatrice lumière : Valérie Sigward
- Régisseur son : Jean Baptiste Cavelier
- Construction : Joël Cornet
- Enregistrement : Thomas Pattegay-Vandamme
- Type de public : Tout public à partir de 10 ans
- Genre : Danse-théâtre
- Durée : 1h10
Lorsque nous entrons dans la salle, un homme et une femme vêtus de couleurs neutres sont déjà sur scène. Lui s’échauffe, esquisse des pas de danse. Elle se déplace lentement, ramasse une petite chose au sol, la regarde… puis recommence.
Le spectacle commence. La femme, assise sur une chaise, dos au public, tente de lancer la musique pour la chorégraphie du danseur. Elle multiplie les essais, sans succès.
Une femme “imaginaire” descend du public. Elle est censée évaluer celui qui performe le mieux… mais elle a disparu. Une succession de scènes s’enchaîne, dans lesquelles l’homme et la femme essaient, échouent. Puis il y a celles où ils s’entretuent. La mort comme solution aux échecs ?
Difficile de définir ce spectacle. Est-ce de la danse ? Oui, sans doute : Nicolas Chaigneau le démontre avec talent. Il y a aussi de magnifiques chorégraphies à deux, parfois très synchrones. Celle autour du souffle, du vent, est particulièrement esthétique et poétique.
C’est aussi du mime. Une grande partie du spectacle repose sur une bande sonore – dialogues entre un homme et une femme – que les interprètes s’approprient avec un effet de ventriloquie.
C’est un spectacle de clown également. Claire Laureau, avec son nez noir et sa fantaisie, nous y emmène avec finesse. Et puis, c’est drôle. Les gestes, les mimiques, les décalages… y contribuent largement.
C’est aussi du théâtre, puisqu’on entend parfois les voix des interprètes sortir directement de leur bouche.
Avec un décor minimaliste – quelques chaises, une petite table – et sans costume particulier, les deux interprètes nous plongent dans un univers étonnant, parfois absurde, souvent drôle. Ils sollicitent le public : imaginer, taper dans les mains, faire des gestes…
Un spectacle déconcertant, assurément. Mais une proposition artistique singulière, entre rire et absurde.
JDM