Spectacle de la Busan Cultural Foundation (République de Corée), vu le vendredi 25 juillet à 12h35 au l’Espafe Alya dans le cadre du Festival d’Avignon 2025.
- De : Seokmin Heo
- Avec : Seonghyeon Jeong, Geon Kim, Kyeongjin Lee, Jungseung Song
- Mise en scène : Seokmin Heo
- Création lumière : Sehyun Cho
- Direction technique : Sehwi Kim
- Régie : Seunghwan Kim
- Coordination : Sijin Kim
- Genre : Théâte contemporain
- Public : Tout Public (à partir de 15 ans)
- Durée : 1h
- Langue : Coréen sur-titré en français
Un huisclos haletant et poignant au milieu de l’océan.
En pénétrant dans la salle de l’espace Alya, le spectateur est instantanément transporté à l’intérieur d’un conteneur. Ce dernier se trouve à bord d’un navire reliant principalement la Chine et les Etats-Unis. Un mystérieux « aide » courtier fait croire à des réfugiés et des migrants illégaux qu’il les aidera à rejoindre l’Amérique sain et sauf, mais en réalité il a pour mission de les tuer. Ceux qui lui donnent les ordres le manipulent et utilisent sa peur du monde extérieur pour le transformer en tueur. Une fois la vérité découverte, les passagers vont essayer ensemble de survivre à ce conteneur.
Dans ce huis clos haletant et poignant, le conteneur est aussi physique que métaphorique. Cet espace étriqué à bord duquel ils embarquent tous en quête de vérité représente la société. Tant celle qu’ils fuient que celle qu’ils rêvent de rejoindre et qu’ils pensent si différente et libératrice. Mais est-ce vraiment la liberté qui les attend ? Ou s’apprêtent-ils à nouveau de voir leurs illusions brisées ?
Chaque personnage, brillamment incarné par les talentueux comédiens, représente diverses perceptions de la liberté. Certains cherchent le bonheur, d’autres l’argent, d’autres encore ne soupirent qu’à se fondre dans la masse d’un système capitaliste pour être tranquille. Ils ont tous des visions différentes de la société, particulièrement entre le passeur les deux premiers arrivants, Euncheon et Gabok, et Jeongjae, qui est un criminel sud-coréen. Ce dernier a beaucoup de mal à s’adapter aux autres, parce qu’ils viennent du nord.
Sur scène, l’espace du conteneur est défini au sol par des traces de craie et les maigres possessions des passagers. On ressent pourtant parfaitement l’étroitesse de ce lieu que les personnages doivent arpenter durant douze jours. Une lampe unique descend du plafond et se balance doucement, comme si elle se mouvait tellement au gré de l’océan.
Le rythme très intense de l’histoire et le suspense de savoir si les passagers vont s’en sortir, permet de maintenir avec intensité l’attention du public du début à la fin du spectacle. Assis tout au bord de son siège, on retient son souffle à chaque nouveau rebondissement, en espérant de tout cœur que la fin de ces personnages, à qui on sleep déjà attaché, sera heureuse.
Container est un spectacle touchant, au cœur duquel on retrouve l’empathie. L’empathie que les personnages se démontrent les uns aux autres, l’empathie que les spectateurs ressentent pour les personnages, malgré leurs mensonges et leurs erreurs. On rit avec eux, on pleure pour eux, et on rêve de leur liberté.
Marceline WEGROWE