Spectacle de la compagnie Zygomatic (79), vu le 13/07/2025 à 21h, au théâtre du Girasole, dans le cadre du Festival Off d’Avignon 2025, du 5 au 26 juillet, relâche les mardis.
- Ecriture et Mise en scène : Ludovic Pitorin
- Comédien.ne.s : Aline Barré, Matthieu Gambier, Mathilde Modde, Xavier Pierre, Ludovic Pitorin, Benjamin Scampini
- Type de public : Tout public à partir de 8 ans
- Genre : Théâtre musical
- Durée : 1h10
Un spectacle multi compétences artistiques – chant, danse, clown…- pour aborder le sujet, on ne peut plus sérieux, du dérèglement climatique, des catastrophes environnementales et ses conséquences inévitables sur tout le vivant.
La troupe de comédien.e.s nous propose plusieurs tableaux, comme les chapitres d’un compte rendu sur les différents grands sujets environnementaux. Fonte des glaces, déforestation, industrialisation à outrance, à chaque acte son sujet, traité de manière loufoque à la Monty Python. Statistiques savamment mise en scène, Conférence pour le climat COP34, effet d’immersion dans les profondeurs des océans, à chaque tableau ses constats irrécusables.
En fond de scène, un écran pour projections diverses habille la sobriété du plateau. Les personnages sont ubuesques et me régalent de pas de danses en musique, en costumes aussi absurdes que suggestifs. L’efficacité du burlesque, petit à petit renforcée par la projection murale des évènements catastrophiques planétaires majeurs, est montée en apothéose dramatique par la représentation de millénaires mis en perspective sur une année calendaire, révélant ainsi et sans plus aucun doute l’accélération brutale du dérèglement climatique de l’anthropocène.
Ce soir de projection, alors que j’attends de grandes choses de cette pièce au sujet brulant, il me faut un peu de temps pour entrer dans le burlesque annoncé pour CLIMAX, avec une première impression plus clownesque que satirique au début de cette représentation. C’est finalement en crescendo que la monté en gravité du sujet « dérèglement climatique » imprègne la salle, sans m’épargner, et saisi le public dans une ambiance déjantée. Je trouve terriblement efficace ce choix de contraste que la pitrerie jouée, dansée, mimée, mise en musique, permet à l’instant de gravité absolue. Les acteur.ice.s, personnages loufoques à souhait, dont le sérieux et jusqu’au bout soigneusement piétiné, nous servent avec brio une réjouissante occasion de revenir à la réflexion urgentissime de la question Environnementale.
Un beau tour de passe-passe.
Rachel Ferrier Savarin