CESARIA DIVINE DIVA

Note 3 étoiles

Spectacle de la Compagnie du Visage (34) vu le 08/11/ 2025 au Théâtre du Carré Rondelet (Montpellier) à 20h30.

  • Auteur : Avner Camus Perez
  • Mise en scène : Avner Camus Perez
  • Comédiens : Magda Desruisseaux, Benjamin Perez, Nicolas Wagner, Avner Camus Perez.
  • Type de public : Tout public
  • Genre : Biopic théâtral et musical
  • Durée : 1h15

 

Sur la scène intimiste du Carré Rondelet, un souffle venu de l’Atlantique se lève. Cette brise chaude, chargée de sel, de “saudade” et de musique, est celle de CESARIA DIVINE DIVA, un magnifique spectacle qui ranime la voix et l’âme de Cesária Évora, la légendaire « Diva aux pieds nus ».

Dès les premières notes, on embarque pour Mindelo, sa ville natale, deuxième ville du pays et petit port du Cap-Vert, considérée comme la capitale culturelle, où tout a commencé. Après une introduction empreinte d’émotions, portée par la voix tremblante du metteur en scène qui l’a bien connue, je suis aussitôt captivé par la performance de Magda Desruisseaux, qui incarne Cesária avec justesse dans ses gestes, ses expressions et toute sa présence scénique. Les deux autres comédiens-musiciens, tout aussi talentueux, ne se contentent pas d’accompagner : avec leurs instruments, ils font vivre les silences, les tempêtes et les espoirs d’un peuple insulaire.

Pendant près d’une heure quinze, je (re)découvre la vie de cette immense figure de la musique, qui a fait connaître au monde entier la morna, musique traditionnelle du Cap-Vert, ainsi que sa version plus rythmée, la coladeira. La notion de sodade est omniprésente, terme portugais qui désigne un sentiment profond de nostalgie et de mélancolie, celles des migrants et l’attachement à leur île et à leur culture, un thème central de toute son œuvre.

Je savoure la finesse du texte et la poésie qui parcourt le récit de cette vie à la fois extraordinaire et tourmentée. La narration, subtilement ponctuée de chansons, me transporte avec douceur, et l’une des plus célèbres est réinterprétée dans un savoureux mélange de rap et de slam, à la fois original, entraînant et plein de vitalité. Un sourire me vient aussi, car Césaria, surnommée «Cize», était autant une femme humble, authentique et profondément humaine qu’un personnage espiègle, caustique et plein d’humour.

CESARIA DIVINE DIVA ne raconte pas seulement la carrière d’une chanteuse. Il célèbre aussi la dignité d’une femme libre, son rapport à la terre, à la mer, et à la mélancolie. On retrouve cette humanité simple et forte qui faisait tout le charme de Cesária Évora : toujours pieds nus sur scène, avec le monde à ses pieds.

Je recommande chaleureusement CESARIA DIVINE DIVA, un hommage vibrant superbement interprété. Tout y est remarquable : le jeu des comédiens est à la fois subtil et vivant, chacun incarnant avec justesse la richesse des émotions de l’histoire. Les costumes captivent le regard : les tenues colorées et chatoyantes de la diva contrastent magnifiquement avec la blancheur élégante des trois autres interprètes, créant un tableau visuel harmonieux à chaque apparition sur scène. La mise en scène est émouvante et fluide, alternant avec brio entre narration et morceaux musicaux, qui font résonner l’âme cap-verdienne dans toute sa profondeur. Chaque chanson, réinterprétée avec créativité, transporte le spectateur dans l’univers de Cesária Évora, entre nostalgie, humour et poésie. C’est un spectacle intense, sensible et vivant, qui rend un hommage fidèle et émouvant à la légendaire «Diva aux pieds nus».

 

Brieuc REGNAULT

Partager votre chronique sur les réseaux sociaux et gagner de la visibilité !

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email