Ça sent l’eucalyptus

Note 3 étoiles

Spectacle « Ça sent l’eucalyptus » de la Compagnie « L’iLiaque » (59) vu le 5 juillet à 16H au Théâtre « Pierre de Lune », dans le cadre du festival Off d’Avignon 2025.

 

  • Metteur en scène : Eric Desport
  • Comédienne : Marjolaine Pottlitzer
  • Collaboration artistique : Marion Mezadorian
  • Lumière : Luc Khiari
  • Régisseuse : Laura Blanchard
  • Public : à partir de 12 ans
  • Genre : « seul en scène »
  • Durée : 1H10

 

Marjolaine est « seule en scène » ; sa vie a soudain été fracassée, un jour de ses 28 ans, par la chute d’un eucalyptus : cet arbre est tombé sur elle, à quelques centimètres de sa colonne vertébrale ! Aujourd’hui, elle est porteuse d’un handicap invisible ; elle souffre, entre autres, de douleurs chroniques et de certaines restrictions de mouvements. Cependant, aujourd’hui, en scène, elle bouge, danse, chante, mime, raconte et joue ; en un mot, elle rayonne !

Je ne connais pas Marjolaine, mais j’ai l’impression qu’elle aime la vie et qu’elle adore rigoler ! Elle commence son récit ; le fil rouge sera sa quête amoureuse. Elle raconte tout, avec beaucoup de vérité, tout en maniant l’humour, l’autodérision et l’ironie avec beaucoup d’à-propos et de finesse. Quand je dis tout, c’est-à-dire : les circonstances de son accident, les premiers soins, la longue rééducation (j’ai particulièrement apprécié la scène où elle se retrouve chez sa mère…), sa colère et comment elle s’en est sortie, l’acceptation, ses nouveaux droits…

La mise en scène est à l’image de Marjolaine : dynamique et ludique. Il y a beaucoup de déplacements, des jeux de lumières, l’apparition de fumées colorées, des extraits de chansons. Les accessoires sont multifonctionnels, ainsi que les costumes ; ils permettent à Marjolaine d’incarner les personnages « hauts en couleur » de son histoire.

Le texte est superbement écrit : structuré et très rythmé, il est aussi riche de beaucoup de détails, qui contribuent à parfaitement visualiser la scène qui se vit. De plus, cela permet au spectateur d’éprouver des émotions fortes, diverses et contrastées.

La vie a joué « un tour » à Marjolaine ; en devenir de comédienne au moment de l’accident, elle se retrouve, quelques années plus tard, grâce à son handicap, en scène, et dans son propre rôle ! Sa belle présence scénique communique au public sa puissance de vie et son enthousiasme. Elle m’a d’emblée captivée : j’ai beaucoup souri et ri, et j’ai appris des choses, tant sur les arbres que sur le handicap.

Ce spectacle est utile : il divertit, il informe aussi, fait réfléchir et contribue à faire évoluer le regard sur la personne handicapée.

Bravo Marjolaine pour ton courage ! Je suis ravie d’avoir vu ton spectacle, et je te souhaite un heureux devenir.

 

 Patricia Gueperou

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