Spectacle de la compagnie « le contre poinG » (38) vu le samedi 5 juillet à 18h50 à la scierie dans le cadre du festival Off d’Avignon – du 5 au 26 juillet, relâche les mardis.
- Texte et mise en scène : Aurélie Derbier
- Comédiens : Pierre Adda – Aurelie Derbier – Gabriel Derbier – Emmanuelle Faure – Léo-Paul Martinello
- Chorégraphie : Pauline Sarazin Peltier
- Création vidéos : Loïc Léger et Gabriel Derbier
- Genre : Théâtre , danse , vidéo
- Type de public : Tout public à partir de 12 ans
- Durée : 1h20
Premier spectacle de cette édition 2025. C’est toujours un moment émouvant de se jeter dans cette mer immense que sont les 1600 et quelques spectacles qui se présentent, dont 500 créations et qui portent les espoirs de toutes ces équipes artistiques qui ont besoin du public pour s’envoler et porter leurs idées. Avec « Ça (r)ira mieux demain », sur le thème de l’état du monde, présenté par une jeune compagnie qui souhaite inventer un autre récit de l’avenir qui nous est réservé, j’ai sauté avec joie dans ces découvertes.
Pour rentrer dans le vif du sujet, le spectacle s’ouvre sur une scène noire, avec un comédien sous une douche de lumière, qui énumère l’état objectif du monde : ses 7,9 milliard d’individus, les disparitions vertigineuses des espèces disparues, les productions éhontées de véhicules, de smartphone et autres biens de consommation, un coup de poing même si on sait déjà tout ça.
Énumération interrompue brusquement par l’un des comédiens : « Mais tu veux faire un spectacle sur la fin du monde ?
Car tel est le propos : Faire un spectacle qui plaise aux jeunes, car ce seront eux qui devront affronter la situation. Et nous voyons donc les 5 artistes tenter de faire avancer cette cause en mêlant théâtre et propos chocs, danse et poésie apportant une respiration bienvenue, chansons et reprises improbables, et images chocs. Et ils s’interrogent devant nous, testant des formes parfois parodiques ou poétiques et visuel, et faisant parfois écho à nos propres questionnements sur le sujet. C’est dense et tout y passe : la surconsommation, la régularisation, les enjeux économiques, la concentration des richesses, la révolte, les questions d’ego, la hiérarchisation des causes à défendre, la démocratie, les dominations… et aussi la surexposition de ces sujets.
Et même si c’est beaucoup, même si c’était la première de ce spectacle tout neuf qui trouvera son rythme dans cet enchaînement de situations, la compagnie a trouvé une façon sincère et généreuse de défendre des idées humanistes, et de faire écho à Greta Thunberg « Right here & Right now ».
Ici et maintenant ! Car depuis plus de 50 ans que l’alerte est donnée, c’est ici et maintenant qu’il faut s’y mettre et nous avons en main tous les moyens qui nous permettront d’amortir les chocs de ces changements malheureusement incontournables. Et cela passe par la prise de conscience et un autre récit de l’avenir, et c’est pourquoi ce spectacle fait aussi partie des solutions.
Venez le découvrir au plus vite !
Eric Jalabert