Blanc de blanc

Note 4 étoiles

Spectacle de la Compagnie «Obungessha»,  vu le 12 juillet à 14H, au Théâtre Golovine, dans le cadre du festival Off d’Avignon 2025 (relâche le lundi).

  • Auteur, chorégraphe, interprète : Shu Okuno
  • Compositeur : Jordane Tumarinson
  • Oeil extérieur : Thibaut Boidin
  • Scénographe : Nanako Ishizuka
  • Lumière : Marika Nakasa
  • Costume : Michiko Kono
  • Photo : Mai Toyoma
  • Genre : Chorégraphie, arts du geste
  • Durée : 1H10
  • Tout public, à partir de 8 ans

 

Les mots me manquent, enfin presque, pour dire mon admiration. Ce spectacle est un miracle… Beauté, Pure Lumière, Maîtrise, Accomplissement.

 

L’artiste est déjà en scène. Le public s’installe. Il fait mine de s’impatienter. Une pièce de tissu est au sol; sur l’espace scénique, des balles blanches sont disposées. Elles ressemblent à d’immenses bulles, et confèrent, d’emblée une atmosphère onirique au spectacle. Puis, la magie opère, sous un flux ininterrompu de jeux de lumières; lumière blanche devenant bleutée, passant au rouge et au doré.
Mais la véritable lumière, c’est l’artiste lui même; il est japonais. Virtuose, héritier de Marcel Marceau, il se définit comme un «peintre-mime» et «poète du geste». J’ ajoute; il «sculpte» l’espace.

Il incarne le personnage d’ un tailleur. Pour le premier tableau, il choisit un spectateur; celui-ci se prête au jeu d’un client, pour lequel le tailleur est en train de fabriquer une veste. La gestuelle est d’ une précision extrême, gracieuse, et impressionnante de délicatesse. Le visage de l’artiste est intensément expressif. Cela donne au spectateur de parfaitement visualiser la scène.

Dans le tableau suivant, il incarne le personnage d’un pianiste. Il s’assoit sur une chaise imaginaire et joue. Je vois le piano sous ses doigts. Il commence à danser; la musique le transcende. Je me sens invitée à m’intérioriser et je m’ envole dans mon imaginaire.
Puis, je suis saisie, alors que l’artiste est lui même saisi par une «folie» créatrice; il mime avec force, puissance et intensité tout la gestuelle, propre au métier de tailleur. Son œuvre deviendra un vêtement.
Le dernier tableau est sublime; seules les mains sont mises en lumière; elles dansent une subtile histoire d’alliance… et se font l’écho de ces deux vies.
Waouh! Je suis dans l’émotion… A la fin, l’ artiste est chaleureusement applaudi.

J’adresse un immense merci à Shu Okuno et à toute l’équipe artistique, pour ce spectacle, qui a aussi mission d honorer tous ceux qu’ on aurait tendance à considérer «comme des petites personnes»; «Blanc de blanc» a été créé la saison dernière ; c’ est son deuxième festival.

Patricia Gueperou.

 

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