America

Note 3 étoiles

Spectacle de l’Opéra Grand Avignon (84) vu le 12/07/2025 à  21h30 à la Scala (84)  dans le cadre du festival Off d’Avignon

  • Auteur : Martin Harriague
  • Chorégraphie : Martin Harriague
  • Interprétation : Daniele Badagliacca, Sylvain Bouvier, Lucie-Mei Chuzel, Elisa Cloza, Mariana Faria, Aurélie Garros, Joffray Gonzalez, Léo Khébizi, Hanae Kunimoto, Tabatha Longdoz, Kyril Matantsau, Marion Moreul, Ari Soto
  • Vidéo : Steeve Calvo
  • Type de public : Tout public à partir de 11 ans
  • Genre : danse
  • Durée : 1h

Un grand tissu blanc, rayé de bandes rouges verticales, recouvre tout le fond de la scène. Le ton est donné : la référence au drapeau américain est évidente. Douze danseurs, tout de noir vêtus, exécutent une chorégraphie autour d’une danseuse. Puis le rideau tombe, laissant apparaître un ensemble d’écrans en fond de scène. Y défilent rapidement les grandes étapes de l’histoire des États-Unis : la colonisation, les Indiens, les cow-boys, la ruée vers l’or… jusqu’à Donald Trump.

Une succession de chorégraphies suit, dynamiques et très techniques. Elles caricaturent Trump : sa gestuelle, ses mots, ses phrases. Tout est répété en boucle, haché, exagéré — jusqu’à parfois créer une forme d’agacement, voire de lassitude. Mais cela semble justement faire partie du propos : saturer, insister, provoquer. Les mouvements sont brusques, accentués. Certains mots reviennent régulièrement, projetés en grandes lettres sur les écrans : « WHAT », « WALL »…

Des moments forts sont évoqués : la prise d’assaut de la Maison Blanche par les partisans de Trump, la construction du mur avec le Mexique…
En costume, parfois avec une cagoule à l’effigie de Trump ou une casquette rouge, les danseurs miment, dansent et parodient le 47? président des États-Unis.

Puis vient un moment de douceur et de poésie avec le Mexique. Un coucher de soleil s’affiche sur l’écran. Une danseuse, hissée sur les épaules de ses partenaires, offre une scène d’une grande beauté. La chorégraphie change de ton : plus regroupée, plus fluide. La danseuse est portée au-dessus du groupe. Le chant Una paloma negra s’élève. C’est touchant.

Même sans comprendre l’anglais ou l’espagnol, le spectateur reste accroché. Le langage du corps et de l’image suffit à transmettre l’essentiel.

Quelques légers décalages dans les mouvements n’entachent en rien la force du spectacle. Les danseurs sont habités, pleinement engagés dans cette création.

Martin Harriague propose ici un spectacle audacieux, engagé, centré sur une figure présidentielle encore en exercice au moment de la création — et pas des moindres : le président des États-Unis. Il nous en livre une caricature.
Un spectacle puissant, énergique, rythmé, qui nous réserve des surprises.

À peine le rideau tombé, une partie du public se lève pour applaudir. Les danseurs reviennent plusieurs fois saluer, épuisés, mais rayonnants de nous avoir offert ce bon moment.

JDM

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