Spectacle de la compagnie Des histoires de théâtre (92), vu le 07/07/2025 à 14h25, au Théâtre du Chien qui fume, dans le cadre du Festival d’Avignon 2025.
- Auteur et Mise en scène : Didier Caron
- Comédien.e.s : Bruno Paviot, Gaëlle Lebert, Jane Resmond, Miguel Vander-Linden, Jean-Marc Catella et Didier Caron
- Scénographie : Capucine Grou-Radenez
- Lumière : Denis Schlepp
- Son : Grégory Antoine
- Stylisme : Mélisande De Serres
- Type de public : Tout public à partir de 15 ans
- Genre : Comédie de mœurs
- Durée : 1h25
Le jeune Lucas part en vacances dans la maison familiale avec parents, tante et grand-père. Il annonce sa nouvelle ambition : devenir président des Etats-Unis. Au-delà de la surprise générale, cette déclaration va déclencher des remous entre les membres de la tribu.
Quoi de plus propice qu’une maison familiale pour se replonger dans les non-dits, se dire tout ce qu’on a retenu jusque-là, ou annoncer les projets. Mais pas tout de suite, mise à part le cadet de la famille, au début du séjour chacun reste dans son mutisme, garde ses petits secrets, par pudeur ou par peur. Mais le corps de trompe pas, les comportements des uns et des autres vont mettre la puce à l’oreille, déranger, questionner. Et les langues finissent par de délier, le trop plein d’émotions retenues va finir par déborder et les révélations émergent.
Je me suis plongée au cœur de cette famille comme une petite souris qui observe discrètement. J’ai écouté les ressentis de Caroline sur son reste d’envie de couple, j’ai observé la sagesse d’Armand face à sa honte, j’ai compris le besoin de sécurité de Charly et l’ambition égoïste de Mina. Ils m’ont tous touché par leur sincérité et leur manque d’amour. D’amour de l’autre, d’amour propre ou amour de soi. On aimerait tous que nous soit présenté la possibilité de vivre cette espèce de thérapie familiale, l’espace de quelques jours de vacances, afin de mettre les points sur les « i » et faire le pas suivant pour avancer.
J’ai vécu un moment de théâtre agréable et n’ai pas vu de temps passer. Le narrateur/voix off est sur scène cela apporte du relief à la mise en scène. Les coulisses sont sur scène également et font partie intégrante du décor. La propriété du patriarche est symbolisée en lumière sans équivoque. La maison, le domaine, la famille, les générations, tout cela représenté simplement par cette forme géométrique simple, un carré et un triangle, qui fait échos à la maison sécure dessinée d’une main d’enfant, mais qui une fois adulte symbolise le doigt de tout ce qu’il y a à régler des souffrances intergénérationnelles.
A venir voir seul ou en famille, je pense que chacun peut reconnaître les relations interpersonnelles au sein de sa propre tribu, se reconnecter avec ses propres émotions (frustrations, désirs, colères, tabous, besoins…). Et là, ça parle à tout le monde.
Rachel Ferrier Savarin