Un spectacle produit par le Cirque Aïtal (31) et vu au Théâtre du Rond-Point le 17 juin 2025.
- Conception et interprétation : Victor Cathala et Kati Pikkarainen
- Musiciens : Helmut Nünning et Hugo Piris
- Scénographie : Victor Cathala et Kati Pikkarainen
- Composition musicale : Helmut Nünning et Hugo Piris
- Régie générale : Thomas Fabien
- Genre : Cirque
- Public : Tout public, à partir de 7 ans
- Durée : 1h
Pour voir des spectacles de cirque inattendus, j’ai suivi l’ex-direction du Montfort – Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel – vers son nouveau poste, le Théâtre du Rond-Point. C’est grâce à eux que j’ai enfin pu découvrir, ce soir, le cirque Aïtal. L’incongruité d’un chapiteau dans ce quartier huppé a d’emblée ouvert la voie à un monde cocasse et poétique.
On pénètre dans un chapiteau des plus rustiques : des lattes de bois pour tout gradins ; des plaques de caoutchouc en guise de piste, des velums fatigués pour se protéger des intempéries et quatre caravanes déglinguées pour toute enceinte. Les caravanes sont aménagées en bicoque ; une pour chaque protagoniste, enfin en principe. Deux d’entre elles accueillent aussi du public.
Nous voici donc installés au cœur d’une communauté quelque peu décalée. A travers 8 tableaux, nous assistons à leur quotidien, entre silence et musique (violon, contrebasse, cor, tuba, trompette, chant et sifflements), entre clowneries et acrobaties. Les numéros de cirque (portées acrobatiques, planche à bascule, mât chinois, main à main, dressage) assez fugaces, sont techniquement parfaits. Il y a de véritables scènes d’anthologie : le berger et ses moutons humains dissipés ; le dressage de toute une basse-cour par le colosse et co-fondateur du cirque Aïtal, Victor Cathala ; l’acrobatie musicale ; le main à main amoureusement mélancolique.
Les transitions sont parfaitement soignées ; les accessoires travaillés dans le moindre détail pour faire rire (tuba transformé en alambic), pour jouer (un poteau d’auvent pour évoluer en mât chinois) ou pour faire rêver (le poulailler portatif en boîtes d’œufs).
J’ai certes déploré quelques longueurs et ruptures de rythme mais l’univers « d’à ciel ouvert » est si riche qu’on leur pardonne totalement.
« A ciel ouvert » est une petite forme empreinte d’humour, de poésie, de virtuosité et qui a su enthousiasmer même la partie la plus guindée du public.
Catherine Wolff