Spectacle de la Cie Rugir l’Art (93), vu le 8 juillet à 10 h au théâtre du Roi René, dans le cadre du festival Off 2025
- Interprètes : Aura Coben, Doriane Emerit, en alternance Paul Nicolas/Quentin Ballif/Gwenegan Le Moëllic.
- Mise en Scène : Aura Coben
- Genre : Théâtre classique
- Durée : 1.15 h
- Type de public : Tout public à partir de 7 ans
Le titre est accrocheur. La compagnie annonce 3 comédiens qui se partagent 23 personnages pour 3 pièces de Molière en 3 styles surprenants… Je souhaitais ajouter un Molière à ma sélection, de préférence pour le jeune public, mais pas seulement. J’ai retenu la proposition de la Compagnie Rugir l’Art pour commencer la journée.
Je ne connaissais pas le Théâtre du Roi René, et première surprise, le spectacle est proposé dans la cour de la Reine, en plein air, qui donne directement sur la rue, l’entrée étant protégée par un rideau. Ce qui fait que certains curieux pointent de temps en temps le bout de leur nez. Il ne fait pas trop chaud à cette heure matinale, l’espace est à l’ombre. Seul bémol, le vent, surtout gênant pour les comédiens, obligés de forcer la voix.
Les comédiens ameutent et installent les spectateurs. Un tréteau est dressé, avec un portant sur lequel est fixé un pendrillon représentant le mur d’une maison. Les comédiens vont et viennent derrière ce « mur », suivant l’action et pour effectuer les changements de costumes.
La première pièce Le Médecin Volant, raconte l’histoire de Sganarelle, un valet qui se fait passer pour médecin à la demande de son maître, pour sauver d’un mariage forcé celle que ce dernier aime qui feint la maladie pour retarder l’échéance. Vient ensuite L’Amour médecin où l’on se moque des vrais médecins, et où l’on fait appel à Clitandre, faux médecin qui utilise ce travestissement pour abuser un père jaloux de sa fille qui l’empêche de vivre et d’aimer.
Ces deux premières propositions « condensées », adaptées l’une en théâtre baroque et l’autre en commedia dell’arte, me paraissent donner une bonne idée de ce que pouvait être le théâtre de tréteaux du temps de Molière. Quelque chose de joyeux, populaire, où les comédiens s’amusent et donnent de la joie au peuple. Quelques accessoires, des perruques, des rôles interchangeables masculins/féminins, un rythme effréné, une belle interaction avec le public, bref, un cocktail énergisant. Dommage qu’il n’y ait pas eu plus d’enfants ce jour là dans le public, car je pense qu’ils se seraient bien éclatés !
Mais j’ai beaucoup moins aimé la dernière proposition, La jalousie du Barbouillé, transposée à l’époque contemporaine. D’abord, je ne suis pas très fan de cette farce non datée en un acte, et j’ai de plus eu l’impression que le rythme avait été très accéléré, pour gagner du temps, la représentation ayant commencé avec un peu de retard.. et à Avignon il faut respecter les horaires !
Cependant, dans l’ensemble j’ai passé un très bon moment.
Cathy de TOLEDO